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Collage of Nakagusuku Castle ruins showing stone walls, stairs, and tropical scenery

Ruines du château de Nakagusuku: classées à l’UNESCO

Ruines de Kitanakagusuku: des murailles de calcaire corallien

Pourquoi ces ruines sont-elles importantes?

Au sommet d’une crête qui domine la baie de la ville de Nakagusuku, les ruines de Kitanakagusuku désignent le site de Nakagusuku-jō (qui signifie Château de Nakagusuku).

Les vestiges de châteaux et de lieux sacrés que l’on apelle « Gusuku » font partie d’un ensemble plus vaste inscrit par l’UNESCO.
Depuis l’an 2000, plusieurs châteaux et lieux sacrés d’Okinawa sont réunis sous le nom officiel « Gusuku et sites associés du royaume des Ryūkyū ».
Cet ensemble met en valeur l’architecture en calcaire corallien et l’organisation des murs en courbes, deux caractéristiques uniques des Gusuku et de la culture d’Okinawa.

Petit rappel: Ryūkyū et les « gusuku »

Le royaume des Ryūkyū naît au XVe siècle de l’unification des trois principautés de l’île d’Okinawa. Sa prospérité s’appuie sur le grand commerce régional avec la Chine, la Corée, le Japon et l’Asie du Sud-Est, qui façonne une culture originale. Dans ce contexte, les gusuku sont des complexes perchés, entourés de talus et surtout de murailles en pierre. La recherche actuelle y voit des fonctions mêlées: défense, habitat de prestige, et lieux de culte villageois, beaucoup abritant encore des utaki (espaces sacrés). On situe l’apogée des gusuku au XIVe-XVe siècle.

Un château en six enceintes

Nakagusuku-jô se distingue par une succession d’enceintes alignées du nord-est au sud-ouest: Minami-no-kaku (Sud), Nishi-no-kaku (Ouest), Ichi-no-kaku (qui signifie: première enceinte), Ni-no-kaku (deuxième enceinte), San-no-kaku (troisième enceinte) et Kita-no-kaku (au Nord). Cette composition épouse le relief et ouvre des vues croisées sur la côte est et l’intérieur de l’île. Le tracé courant des murs, qui épouse les arêtes rocheuses, reste l’une des signatures de Nakagusuku-jô.

Trois techniques de maçonnerie visibles d’un seul coup d’œil

Rares sont les forteresses où l’on peut comparer, sur un même site, trois styles d’appareil:

  • Nozura-zumi: moellons à peine retouchés, visibles notamment au Sud.
  • Nuno-zumi (dit « tofu-zumi »): blocs rectangulaires réguliers, très lisibles aux enceintes 1 et 2, et autour des portes.
  • Aikata-zumi (« kikkō ran-zumi »): blocs polygonaux s’emboîtant, technologie la plus résistante, caractéristique des enceintes 3 et Nord, attribuées aux grands travaux du XVe siècle.

Des étapes clés, du Moyen Âge au monde moderne

  • XIVe siècle: une lignée d’anjî locaux initie le premier château en pierre.
  • 1440: Gosamaru, seigneur et maître bâtisseur, reçoit l’ordre royal de s’installer à Nakagusuku et agrandit le site pour surveiller l’est de l’île.
  • 1458: épisode célèbre de l’histoire d’Okinawa: Gosamaru est attaqué durant la fête de la lune d’automne. Après sa chute, le domaine passe sous contrôle direct du gouvernement royal.
  • Époque d’Edo: le site conserve une fonction administrative locale.
  • 1853: une équipe du commodore Perry réalise levés et croquis des ruines.
  • XXe siècle: restaurations des murailles, classement national, puis inscription à l’UNESCO en décembre 2000.
CASTEL RUINS in JAPAN - UNESCO World Heritage - Historical Exploration, Archaeology, Exploring Ruins

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Château de Nakagusuku ou de Kitanakagusuku ?

Le site porte officiellement le nom de château de Nakagusuku (Nakagusuku-jō). Pourtant, il se trouve dans le territoire administratif actuel du village de Kitanakagusuku. On peut donc dire également « le chateau de Kitanakagusuku » lorsque l’on parle du lieu où il se trouve.

Détails à ne pas manquer sur place

  • La porte principale et l’alignement des axes, depuis Ni-no-kaku, on comprend la précision du plan en observant l’alignement des portails.
  • Les « meurtrières » à feu: On peut observer près de la porte de petites ouvertures dans la maçonnerie.
    Selon certaines hypothèses, elles auraient servi au maniement d’armes à feu introduites depuis la Chine à l’époque Ming. Cependant, les chercheurs restent partagés, ces trous pourraient aussi avoir eu d’autres fonctions techniques. Il s’agit donc d’une interprétation intéressante, mais qui doit être considérée avec précaution.
  • Les grands puits: Ufugā dans l’enceinte nord et le double puits Mītugā à l’ouest témoignent d’une gestion de l’eau pensée avec le dénivelé, favorisant l’écoulement et la stabilité des remblais.
  • Les pierres marquées: des pierres à marques lapidaires découvertes en 2021 relancent les hypothèses sur l’organisation des équipes de tailleurs et les points clés de structure.

L’esthétique des murailles d’Okinawa

La beauté de Nakagusuku-jô tient à un calcaire corallien tendre à la taille mais solide en appareillage ainsi qu’à des lignes ondulantes qui absorbent le vent marin tout en épousant le relief.
Le résultat; des remparts puissants, sobres, et un contraste saisissant entre la couleur de la roche et le vert des versants. Cette esthétique, rappelée dans la fiche UNESCO, fait partie des critères ayant valu l’inscription collective des Gusuku.

Conseils de visite pratiques

  • Horaires: accueil de 8 h 30 à 17 h toute l’année, jusqu’à 18 h de mai à septembre. Fermetures ponctuelles possibles en cas d’intempéries ou de travaux de sécurité.
  • Tarifs indicatifs: adulte 500 ¥, collégien-lycéen 300 ¥, écolier 200 ¥ ; gratuit pour les enfants d’âge préscolaire accompagnés et pour les titulaires de cartes handicap.
  • Accès et stationnement: parking gratuit, y compris pour bus.
  • Accessibilité: Toilettes accessibles aux personnes à mobilité réduite, mais attention le parcours n’est pas praticable en fauteuil ou avec une poussette.
  • Guides bénévoles: visites gratuites proposées par l’association locale « Gusuku no Kai ».

Événements et nocturnes

Depuis 2025, le site teste des parcours nocturnes immersifs mêlant son et lumière, organisés sur certaines dates avec billetterie dédiée. Renseignez-vous sur la page officielle de Nakagusuku-jō, des « night walks » et « soirées d’observation » sont programmés selon la saison.

Situer Nakagusuku parmi les Gusuku d’Okinawa

Les ruines de Kitanakagusuku dialoguent avec d’autres sites majeurs: Nakijin, Zakimi, Katsuren et Shuri, ainsi que des lieux liés à la monarchie comme Sonohyan-utaki Ishimon, Tamaudun et Shikina-en. Ensemble, ces sites illustrent l’émergence d’un pouvoir central et d’une culture royale à la charnière des XIVe–XVIe siècles.

En bref

  • Un chef-d’œuvre de maçonnerie où coexistent trois techniques de mises en œuvre.
  • Un témoin direct de la construction du royaume de ryūkyū et des rivalités du XVe siècle.
  • Un site facile à comprendre, même pour les visiteurs novices, avec un parcours pédagogique; enfilade des enceintes, alignement des portes, grands puits, et panneaux explicatifs.
  • Une visite confortable grâce aux guides bénévoles et aux navettes électriques, avec en prime de superbes points de vue parfaits pour les photos.

Sources et site officiels (non-affiliés):

Bunka est un formidable site qui se positionne sur la culture et l’héritage historique.
Nakagusuku-Jô (site officiel)
Kitapo Office du tourisme de Kitanakagusuku

Une vidéo disponible sur ma chaîne

Pour prolonger la découverte, une vidéo tournée directement aux ruines de Nakagusuku est en ligne sur ma chaîne YouTube Japan Okinawa Daily Life. Elle montre les murailles en pierre, les enceintes successives et les superbes panoramas sur la baie.

View of the Nakagusuku Castle ruins in Okinawa with stone walls, palm trees and a Japan Okinawa promotional banner.

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